Le pont du Nord

Le pont du NordMarie (Bulle Ogier) vient de sortir de prison. Elle part à la recherche de Julien (Pierre Clémenti). Le film se déroule dans un espace temps limité. En errant dans les rues de la ville, Marie rencontre une jeune fille étrange, Baptiste (Pascale Ogier). Baptiste suit Marie partout et va découvrir son passé. Un passé trouble et trouble avec histoires louches du type hold-up qui conduisent en prison. Marie va enfin retrouver Julien qui n’est pas clair non plus. Ils vont former un trio de rien-à-perdre qui va se spécialiser dans l’acte gratuit et le terrorisme pas si aveugle. Pour réaliser ce film, Jacques Rivette, un des plus talentueux réalisateurs français, s’est fixé un certain sombre de règles : utiliser les méthodes dites « de reportage », ne jamais sortir des limites du 20e arrondissement de Paris et ne jamais quitter du coin de l’œil de la caméra l’une ou l’autre des héroïnes. Cela donne un film curieux, étrange et attachant avec Pascale Ogier, le petit elfe du cinéma disparu trop vite…

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Il y a une dizaine d’années, Jean-Charles Tacchella, ancien journaliste et critique de cinéma, avait fait l’unanimité en signant « Cousin, cousine ». Depuis, il poursuit dans la voie de la peinture intimiste, mettant en scène us « petit monde » ici, les locataires d’un immeuble parisien plus rêvé que réel, où chacun se connait, se parle, se tutoie. Cet unanimisme de façade sert de contrepoint à l’égoïsme d’un héros parfaitement antipathique, un critique d’art cynique incarne par Robin Renucci. Auprès de ce repoussoir, tous les autres sont attachants ! De Jean-Pierre Bacri à Catherine Frot, en passant par Fiona Gelin, Claude Rich et Jacques Weber, Tacchella a su choisir ses interprètes et tirer parti de leur talent. Voici assurément un cinéaste qui aime les comédiens et pas seulement ceux qu’on appelle « stars », dans la tradition d’un cinéma français qui garde plus que jamais sa raison d’être. Cet humanisme lui permet de gagner son pari nous intéresser, envers et contre tout, à l’itinéraire paradoxal d’un être trop lucide et trop odieux pour ne pas être désespéré…


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