La baston

La baston « La baston » (ça signifie la castagne, la bagarre en argot moderne) est le dernier élément du tryptique policier de Jean-Claude Missiaen, après « Tir groupé » en 1981 et « Ronde de nuit » en 1983. Une nouvelle fois, Missiaen raconte la violence et la corruption qui s’étendent sur notre société contemporaine comme un voile nocturne auquel l’individu ne peut pas échapper. Il y a de la tragédie et de l’impossibilité de changer son destin dans les petites histoires quotidiennes que nous raconte le réalisateur. Pour sauver la vie de son fils en le faisant opérer aux Etats-Unis, un ancien perceur de coffres, maintenant rangé, accepte de participer à un casse. Pour cela, Il entraine dans l’opération ses amis de banlieue. Le casse est un piège organisé par d’autres truands pour occuper la police. Lorsque le petit perceur de coffre s’en rend compte, il est trop tard… sauf pour la vengeance. L’histoire est banale, très fidèle à cette nouvelle tradition du polar violent et social à la française. Main Missiaen sait regarder avec une extraordinaire justesse et use infinie tendresse un univers très particulier : la banlieue, ses pavillons, ses quartiers paisibles, ses cafés, ses ouvriers partant à l’usine dans la froideur du petit matin… Et c’est là que se trouve la véritable originalité de « La baston », loin des coups de feu… tout près d’une toile cirée ou l’on petit-déjeune au café au lait. Apres Lanvin, Missiaen a découvert un autre authentique tempérament de comédien : Robin Renucci, impressionnant d’intensité dans un rôle de père fragile et de perceur de coffre déterminé qu’on aurait bien vu interprété par Jean Gabin, il y a vingt ans.


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